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Livre avec consigne ?

Bonjour à toutes et à tous,

alors que le parlement se penche sur l’économie circulaire et le gaspillage et que la proposition du gouvernement de consigner les bouteilles en plastique se heurte aux lobbies du secteur, une idée m’a visité l’autre nuit…

Avec le recul, le Livre Vivant reste et restera pour l’heure une joyeuse expérimentation, difficilement transmissible à un éditeur ou un libraire tant que les consciences n’auront pas significativement évolué. Le grand enseignement de cette expérimentation aura été que nous ne sommes pas dans une société du partage mais bel et bien dans une société de consommation ! Mais ce projet aura aussi mis en évidence que les lecteurs sont enthousiastes à l’idée d’être plus acteur d’un système plus respectueux… Nous n’en sommes qu’au début d’une nouvelle façon de lire (en réalité de nouvelles façons de lire car il y aura certainement de multiples innovations).

Ainsi, il est certainement envisageable d’amorcer des changements profonds dans la chaîne du livre (auteurs, éditeurs, imprimeurs, libraires et bibliothèques) qui reste encore aujourd’hui très traditionnelle, et doit inventer sa transition pour respecter les lecteurs, les auteurs, les professionnels et l’environnement… Or l’autre soir, une idée m’a traversé l’esprit : celle du livre consigné.

Je n’ai pas pris le temps de développer le concept (je manque déjà de temps pour mes projets) mais cette idée m’est apparue aussi simple que riche. Alors que l’on réfléchit à de nouvelles façons de consommer, le livre avec consigne pourrait constituer une expérimentation tout à fait intéressante pour les éditeurs, les libraires et les lecteurs…

Ces derniers pourraient proposer tout ou partie de leurs livres en formule consignée selon l’idée gagnant/gagnant que :
– le lecteur paierait moins cher son livre et serait sensibilisé sur certains critères environnementaux et sociaux ;
– le libraire pourrait vendre plusieurs fois le livre ;
– l’éditeur serait payé à chaque (re)vente dudit exemplaire…
– si l’imprimeur paraît moins gagnant, on peut néanmoins imaginer une relocalisation des impression dans ce système qualitatif qui pourrait l’intéresser…

Bref, l’environnement ne serait plus l’angle mort du modèle économique mais au contraire son cœur battant !

Il faudrait y réfléchir et expérimenter, de multiples formules sont envisageables, mais on pourrait ainsi imaginer qu’un livre vendu 25 € serait consigné 15€ de vente + 10 € de consigne (transformés en 25€ si le livre n’est pas ramené ou ramené en mauvais état) lors de sa première vente puis vendu d’occasion à 10 € + 10 € avant d’être cédé à 5 € quand il a fait son temps… et à chaque vente, une partie reviendrait à l’éditeur (qui n’a sinon aucun intérêt dans la partie) et l’autre au libraire… Chaque exemplaire deviendrait ainsi générateur de valeur, par rapport à un exemplaire, à partir de la troisième vente. Ce qui imposerait d’augmenter le nombre de lectures ce qui devrait se passer naturellement compte tenu de la baisse du prix d’achat mais qui nécessiterait certainement d’autres actions pour toucher plus de monde…
Pour simplifier les choses, la consigne pourrait être continue et gérée à travers des abonnements…
Cela poserait aussi la question des livres pointus difficiles à revendre… d’où l’idée de n’appliquer la consigne que sur certains ouvrages ?

Attention, il faudrait que le livre consigné se distingue nettement du livre d’occasion , par exemple parce que :
– il soutiendrait en conscience la création (les auteurs quoi;-),
– le lecteur le garderait le temps qu’il veut (durée maxi de 3 ou 6 mois par exemple),
– on pourrait acheter n’importe quel livre consigné (alors que l’on ne trouve pas tous les livres en bibliothèque ou bouquiniste),
– et pourquoi pas le proposer sur des livres respectant un CDC écolo (papier français, fabrication locale…),
– voire accès par abonnement à un nombre illimité de livres ?
– l’idée d’une fiche de lecture sur laquelle chacun serait invité à partager son expérience de lecture pourrait aussi permettre de créer du lien ?

Enfin, tout cela serait à réfléchir… On pourrait aussi se pencher sur la location de livres, notamment pour les scolaires…

Voilà, je me sens plus léger maintenant que j’ai partagé cette idée qui me semble présenter l’avantage, par rapport au livre vivant, d’inclure tous les acteurs de la chaîne du livre.

Et vous, vous en pensez quoi ?

Lumineusement

Stéphane

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