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Nouveau cap franchi dans l’horreur avec les attentats de Paris du 13 novembre 2015.
Coup de tonnerre. Sidération. Effroi.

Les parisiens sont sous le choc.
Les français sont atterrés.
Et la machine médiatique s’emballe…
Et la surenchère politique se déploie…

160 morts. Des centaines de blessés. Surtout, la capitale de la Liberté, de l’Egalité  et de la Fraternité attaquée sauvagement pas des monstres qui veulent détruire notre civilisation et lui substituer un ordre soi-disant vertueux, aussi injuste que violent ! Attaque contre l’Humanité.

Le monde entier s’émeut. Tous Paris.

Paix aux morts ; compassion et soutien aux blessés ; condoléances au proches ; reconnaissance aux secours ; soutien dans la lutte contre ces fous-furieux.

Mais cette boucherie n’aboutira-t-elle qu’à la mise en branle d’une lutte sans merci, dont les effets secondaires alimenteront, sans doute, les voeux des terroristes, via la montée de la peur, de l’intolérance et de la violence ?

Aussi cruelle soit-elle, cette fin du rêve ne permettra-t-elle pas de s’interroger, individuellement et collectivement, profondément et véritablement, sur la réalité de notre époque qui, entre deux manifestations de soutien, plus ou moins virtuelles, prône et instille au quotidien une douce violence, la domination, l’exclusion, l’empêchement émotionnel, la destruction de la nature, l’indifférence…

Pour 1 Paris, combien de Bagdad, de Kaboul ou d’atrocités quotidiennes ? Au-delà de notre ethnocentrisme bouleversé, quelle prise de conscience globale ? Quelle prise de conscience durable après cet électrochoc avant de nous réinstaller confortablement dans nos peurs et nos égoïsmes ?

Cette poignée de fous-furieux ne peuvent pas tuer la République si chacun de nous y croit et la nourrit. C’est une évidence. Alors la question difficile se pose inévitablement : que reste-t-il de cette République ? D’ailleurs, a-t-elle jamais existé, cette République, ailleurs que dans nos idéaux ? Derrière ces valeurs proclamées, que reste-t-il dans nos coeurs ? Et à quoi servent nos vies ?

Ces horribles attentats constituent-ils l’antithèse de notre art de vivre ou, au contraire, l’ultime caricature d’une société cassée, construite sur la peur et le manque d’amour ?

Une société dévitalisée dans laquelle plus de 70 000 personnes meurent chaque année du tabac et plus de 3 000 dans d’effroyables accidents de la route, dans laquelle plus de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et dont la majorité de la population est « hostile » à l’accueil de « migrants » fuyant la guerre et la misère…

Ces attentats ne m’ont pas tant bouleversé ; peut-être parce que je vois depuis quelques temps déjà le monde tel qu’il est et que face à cette noirceur, j’apprends à aimer, véritablement, celui que je suis et la réalité qui m’entoure, malgré le bouleversement continu qui m’affecte. Parce que l’amour est la seule réponse à cette impasse, ce mauvais rêve que nous vivons. Si chacun de nous s’aimait véritablement, le monde deviendrait instantanément juste…

Est-ce que l’amour figure dans les projets de loi en réaction à cet acte odieux ?