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Retour du salon Primevère à Lyon…

3 jours… C’est fou ce qui peut se passer en 3 jours !

Imaginez un auteur anonyme qui arrive vendredi à 14h, devant l’imposant bâtiment d’Eurexpo Lyon, traînant derrière lui un diable pliant, héritage d’une époque professionnelle révolue, supportant pêle-mêle un carton de livres neufs, un présentoir brinquebalant, démonté en quatre parties, un siège de camping pliant, un vieux sac rempli de d’étuis en carton sauvé de la benne et confectionnés à la main… le tout improbablement maintenu par une sangle. J’arrive devant le stand de la librairie La Gryffe, disposé en arêtes de poisson. Ignace, le chef d’orchestre, bien occupé, me dit de me poser « où je veux »… Alors je déploie machinalement le présentoir dans le prolongement des ouvrages qui traitent du travail, en face d’un stand de chants du Larzac… Le décor est planté.IMG_20160226_173139
Déjà, les allées sont pleines de marcheurs, tel des pèlerins en quête de solutions pour tisser leur transition vers un ailleurs qu’ils attendent autant qu’ils redoutent… Les premiers appels du livre croisent les regards et sondent les cœurs. C’est le moment des premières rencontres. Les yeux sont brillants. Les paupières souvent cernées et parfois sombres… Cela fait des mois que je n’ai pas présenté le livre mais les mots viennent naturellement jusqu’à mes lèvres. Je m’étonne de partager des notions nouvelles autour du « sujet du livre qui est son lecteur », du « manque d’amour », de « la rencontre d’un déséquilibre intérieur avec un déséquilibre extérieur »… Mon rapport au récit a muri. Les personnes en face de moi sont ouvertes et reçoivent le plus souvent ma proposition de partage qu’elles enrichissent de leur propre expérience. Moments de vie…
IMG_20160226_173042Quels que soient les parcours, les âges, les niveaux de souffrance ou de bien-être… je perçois cette quête, ce petit pois sous le matelas qui taraude les consciences… Les échanges sont simples et profonds. Parfois, une fin de non recevoir, un regard fuyant ou un sourire mal dissimulé viennent me rappeler le précieux des échanges précédents qui auraient pu, indiciblement, paraître normaux…
Les rencontres s’enchaînent comme les notes d’une mélodie pendant 3 jours ; une symphonie ! Servies par des infirmières, une éducatrice spécialisée, une étudiante, une DRH, deux médecins du travail, un syndicaliste, une ostéopathe, une psychothérapeute, un prof’, un salarié associatif, une femme qui travaille « dans les bureaux », une thésarde, une lycéenne…

Arrive une prof’ de marketing, la soixantaine. Avec son mari qui sort d’un « bun-out ». Elle écoute. Puis s’emporte : « Votre livre est trop bien pour que vous restreigniez ainsi sa diffusion. C’est une bêtise. Croyez-moi, vous devez passer par un éditeur pour toucher le grand public et vivre de votre travail ! ». Elle hésite à acheter le livre. Elle est persuadée qu’elle n’arrivera pas à le confier à une autre personne. Son mari s’approche et me délivre à son tour ses conseils ; il ne prend pas le livre car ce dernier « ne lui apprendrait rien »… Ils restent insensibles à l’harmonie qui existe entre le sujet et le mode de diffusion. Ils s’en vont. J’entends dans leur message la limite du Livre Vivant qui ne touche qu’un public trop restreint et ne me permet pas de valoriser suffisamment mon travail… Mais la colère ce cette personne me parlait-elle du  livre ou de sa peur de partager ? A maturer…

Quelques pauses, nécessaires. Pour manger. Respirer un peu d’air à l’extérieur du cocon. Et baguenauder, aussi, dans les allées. S’arrêter au gré des appels. Pour le boulot en partageant le livre avec les journalistes de Kaizen, L’âge de faire ou de Demain en mains… L’accueil est d’abord circonspect puis intéressé et chaleureux ; ils me demandent un exemplaire du livre et me promettent de le lire. Peut-être l’opportunité de mieux le partager avec le grand public ?
Et pour le plaisir, aussi, en vibrant avec les bols tibétains ou le sourd appel des tambours… en dégustant une galette à la châtaigne et un verre de jus de reinettes… en accompagnant mon fils en quête de son cadeau d’anniversaire (il choisira une lampe à sel de l’Himalaya) pendant que ma fille participe à un atelier parent-enfant avec sa mère…
Malgré la fatigue qui s’accumule, comme une bulle hors du temps dans cette atmosphère conviviale et vivante : la magie du cocon Primevère !

Et le retour au présentoir, avec le sourire, à la rencontre de la prochaine rencontre…

Enfin le temps du retour. Je réinstalle mon improbable attelage, salue la fine équipe du stand et ressors du bâtiment dans la nuit et l’anonymat. Mais avec une énergie lumineuse et une expérience humaine qui me confirme que, si je suis passé à la suite au niveau professionnel, le livre reste d’actualité et malgré les difficultés à faire vivre le Livre Vivant, ce projet a toute sa place dans le paysage du livre et de la transition…

Je rentre en covoiturage aux côtés de Christophe, dont la femme est en arrêt de travail suite à un… burn-out ! Ca va, j’ai compris le message…
Je regarde le paysage défiler avec le sourire, des regards brillants dans le cœur, des mots de partage plein les oreilles…
27 nouveaux voyages de lectures se sont initiés et plusieurs lectures numériques à venir…
Autant de rencontres potentielles, de graines d’amour semées dans les rafales de vent de notre époque…

Et la joie et l’envie de poursuivre cette aventure…

Merci à vous tous qui avez rendu possible cette expérience 🙂

Stéphane

 

 

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