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La fin du rêve : œuvre littéraire ou artistique ?

Drôle de question de prime abord… Pourquoi avoir écrit la fin du rêve ?

Pour partager mon expérience et le ressenti de la vie qu’elle a progressivement mis en place… Le témoignage est à la fois le contenu et le contenant de cette expérience en partage dans laquelle le lecteur est invité à jouer un rôle actif. D’abord en accueillant et laissant résonner le matériau vivant de ce récit. Ensuite en le partageant au cœur de la chaîne de lecture…

La fin du rêve n’est pas un livre comme les autres. Il n’est ni mieux, ni moins bien. Il est autrement. C’est le vecteur d’une énergie de vie et en cela, je le vois comme une œuvre créative et sensible, bref, une œuvre d’art. Pas le résultat de la mise en œuvre d’une technique, qui serait l’écriture, par un maître (l’écrivain), mais au contraire du mariage de différents outils pour dessiner, à partir de matériaux bruts très différents, tous tissés à partir du vécu, un ensemble complexe et cohérent, puissant et beau, reflétant une vision du monde singulière.

Le complément de l’écriture par les poèmes et les dessins vise à élargir la palette sensorielle mise en œuvre par le lecteur. L’écriture vivante vise à éviter l’activation automatique des croyances et des pare-feux émotionnels qui filtrent nos perceptions… Le principal sujet du livre est son lecteur, directement confronté à son propre mécanisme d’empêchement émotionnel, là ou la thèse serait certainement restée sans effet sur les sens, sur le corps.

Comme le peintre qui laisse aller son pinceau sur la toile blanche, j’ai commencé à écrire La fin du rêve sans idée précise du résultat. Mon guide n’était pas mon mental mais une inspiration qui s’imposait à moi. Ce fonctionnement itératif m’a amené à modifier le projet, dessinant peu à peu une œuvre, jusqu’au dernier moment.illustrationCover

L’ouvrage déroute. Tant par son contenu que son mode de diffusion alternatif. Il ne rentre dans aucune case, dans aucune classification, dans aucun système ! Il bouscule, interroge, trouble. Il clive les indifférents, qui résistent et s’arc-boutent sur leur empêchement émotionnel, de ceux qui, au-delà de l’inconfort, sont touchés par la lumière de cette bougie qui rayonne encore, sur la couverture et dans leur ventre.

Pour ceux qui douteraient encore, il y a aussi la fabrication de l’ouvrage qui a reposé sur du partage, des personnes impliquées, des matériaux locaux et le respect de la vie. C’est ça aussi l’art, je crois. Se détourner des contingences purement financières, commerciales, marketing ! Créer sans se soucier du sort qu’on réserve, dans les médias comme dans les circuits de commerce, à ces créations individuelles. En pleine conscience de l’absence de cet art dans notre époque et dans nos vies, alors qu’elles en ont tellement besoin. Voir derrière chaque consommateur l’artiste ignoré, sous le cerveau omnipotent le cœur qui rayonne, caché en l’adulte adapté l’enfant sensible…

Enfin La fin du rêve n’est que le premier volet du Projet 58, projet créatif au long cours qui a pour but de répondre à cette double prise de conscience : ma mission de vie est de partager mon expérience sensorielle et cet exercice me permettra seul, véritablement, d’éprouver cet amour pour moi qui est la clef d’un autre monde. Lorsque chacun aura appris à s’aimer véritablement, le monde sera harmonieux. Instantanément. Quel plus bel ouvrage que vivre et partager ce chemin ?

SignatureUn lecteur a qualifié mon écriture de « journalistique ». Mais je ne connais aucun journal qui accepterait mes articles ! Je me rappelle d’ailleurs avoir conversé longuement avec le rédacteur en chef d’une revue artistique alternative qui, à l’évidence, n’arrivait pas à percevoir ce livre comme un morceau de son univers culturel… Personnellement, j’apporterais donc une nuance qui se situerait entre notre cerveau et notre cœur. Je me reconnaitrais comme journartiste.

Je travaille actuellement au deuxième volet du projet 58 qui sera centré autour du chant alors même que je ne sais pas chanter ! L’expérience en partage sera au cœur de la recherche, de l’accueil, et de l’expression de sa voix (et de sa voie). Qu’en sortira-t-il ? Je l’ignore encore. Aurais-je les moyens d’aller jusqu’au bout ? Pour produire un CD, un spectacle, un concert, une vidéo ? Peu importe. La création me porte. Chanter me nourrit et me soigne, me connecte à moi et au monde. D’aucuns assimilent les « témoignages » à un exercice nombriliste, voire nihiliste. Mais l’artiste peut-il sentir le monde autrement qu’avec son propre cœur ? Et ce partage ne serait-il pas plutôt un acte de résistance face à une époque dans laquelle ressentir par soi-même est interdit ? À quoi cela servirait-il de réfléchir par soi-même si l’on ne pouvait aussi ressentir par soi-même ? Et que cherchent ces millions d’humains qui se mettent en chemin, à travers des thérapies et des changements de paradigmes, sinon à se réunir, avec leur intérieur, avec leur extérieur ?

Alors peut-être mon travail contribuera-t-il, aussi modestement soit-il, à éveiller l’autre sur l’importance de l’art, c’est-à-dire du vivant dans notre espace public et au plus profond de soi. Loin des adaptations, des normes, des modèles… créer sa vie dans la beauté, en toute liberté, en harmonie avec la terre et les étoiles… Peut-être la lecture d’un bouquin ou l’accueil d’une chanson peuvent-ils constituer, à travers la proposition d’expérimenter cet espace intime d’accueil et de partage,  un modeste point de départ à cette fabuleuse rencontre ?

 

 

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