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On est bien ?

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Une semaine d’aventure en Haute-Savoie, à travers la participation à la première édition du salon On est bien ! se termine…

Une aventure humaine d’abord, ponctuée de nombreuses et belles rencontres !
Au premier rang desquelles celle avec mes partenaires artistes dont Nadine FOUSSADIER (Heurtebise), Sylvie CURIOZ et Juliette ANNE qui étaient effectivement pleines de vie et de créativité. Une joie.

Une aventure créative et sensorielle, ensuite.
La création d’un espace harmonieux sur 50 m² a permis de respecter notre travail respectif tout en proposant une véritable cohérence. Les 4 peintures de Sylvie, sous forme de miroirs de pied, accueillaient le visiteur. Les poèmes de Juliette l’invitaient ensuite à la balade. Les Silhouêtres, présentes dans des alcôves plus intimistes, proposaient autant de rencontres avec Soi. Enfin les sculptures Raku de Nadine représentaient une sorte d’ancrage, comme une délimitation à la fois terrestre et sacrée de cet espace-temps…

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Une aventure intérieure. Riche et bouleversante.
J’ai pu valider la pertinence de mon intuition de départ : le partage est ce maillon qui manque tellement, sur le plan collectif comme individuel, pour se rencontrer et aller vers l’être. Une civilisation du partage peut de ce point de vue constituer une étape prometteuse pour sortir de la civilisation du faire et progresser vers une civilisation de l’être (de l’amour).
Quels beaux moments que la balade émotionnelle avec Marie-Claude, le partage autour de ses impressions avec Charles, 12 ans, la rencontre avec Florian devant le tableau La détresse ou cette discussion de cœur à cœur avec Pascale… Et cet échange, bref imgp4542cmais intense, avec une dame qui fuyait un tableau « trop négatif », qui n’avait pas besoin de « ça » et qui savait « ce qui était bon pour elle »… Je l’interrogeai : est-ce le tableau que vous fuyez, ou l’émotion qu’il révèle en vous et qui vous appartient ?
Et des regards brillants. Et des accolades fraternelles…

Cette exposition a aussi révélé les limites du genre.
Que ce soit avec les 2500 visiteurs du salon, en quête de mieux-être, dont la plupart nourrissent une distance solide avec leurs émotions qui résonne si bien avec la distance qu’ils mettent par rapport à l’art… L’art-rencontre n’a donc concerné qu’une infime partie d’entre eux et les ventes, nécessaires pour soutenir la poursuite de la dynamique, se sont révélées insuffisantes.
Avec nombre de thérapeutes aussi (incluant à ma grande surprise plusieurs art-thérapeutes) qui semblent considérer le partage comme une démarche personnelle plus qu’un outil vivant de re-création mutuel… Changer le monde en se changeant soi et en partageant cette métamorphose est probablement révolutionnaire. Et apparemment dérangeant.
J’ai ainsi senti que nombreux étaient ceux qui adhéraient au nouvel Eldorado de la Transition heureuse, ce concept porté plus ou moins sincèrement par des bataillons d’agents du changement tels les nouveaux évangélisateurs d’une population en mal de vivre… Ces malheureux, coincés devant la lisière d’une forêt sombre et inquiétante, domaine tabou et interdit, à qui l’on promet de passer de l’autre côté, ce royaume de lumière, sans subir les affres de la traversée en sous-bois…

A côté de cette dualité limitante, je porte de mon côté une transition vivante et remplace sans hésitation la notion de bonheur par celles de présence et de joie, d’espoir par celle de confiance. Dénonce ce rêve qu’on nous propose comme antidote à l’angoisse existentielle qui nous hante. Et réaffirme ici qu’il n’y a pas d’émotion négative, pas plus qu’il n’en existe de positive ! Que les émotions que nous ressentons ne sont pas causées par des situations extérieures, mais qu’elles nous appartiennent…
Il y a des émotions, donc, et nous les vivons de façon plus ou moins confortable selon l’étendue de notre zone de confort et le poids de notre mental dans notre façon d’appréhender la vie. Et plus nous nous sommes coupés de certaines de ces émotions, plus il est réparateur et précieux d’envisager une façon d’en prendre conscience, de les accueillir pour les reconnaître et les libérer… Pour, à partir de là, les laisser nous traverser. Et l’art vivant, tel la mise en relation avec les Silhouêtres, constitue une proposition que je considère comme très enthousiasmante sur ce plan-là ! Même si cela est déstabilisant…

Oui, l’artiste vivant a toute sa place dans la métamorphose de notre société.
Non, l’artiste vivant, de par sa démarche intuitive qui déstabilise, son art du partage qui propose une rencontre avec la partie de nous que nous avons effacée et presque oubliée, et son apparente dépendance économique (si l’on considère qu’il n’y a de valeur que matérielle), non l’artiste vivant n’a pour l’heure pas sa place dans ce plan d’évolution.imgp4545c

Alors oui, c’était une aventure !
Je crois que cette initiative artistique vivante a humblement apporté une énergie à cet évènement.
Des rencontres. Des sensations. Des mises en relation. Des réflexions. Du partage…

Je suis très joyeux d’avoir préparé et vécu cette expérience. C’était pour moi une première en tant qu’artiste (partageur). Et une chance que de pouvoir mettre en place cette expérimentation !

Merci à Jean-Marc COTTET pour son audace et sa confiance.
Merci à Juliette, Sylvie et Nadine pour leur participation pleine de talent et d’enthousiasme. Elle font désormais partie de ma vie !
Merci à toutes les autres belles rencontres (Karine, Magali, Céline, Philippe…) qui m’ont apporté la joie nécessaire pour vivre cette mise à l’épreuve…
Et merci à tous ceux et toutes celles qui ont osé venir ressentir le souffle de ce partage… Je leur souhaite bon vent.
Et je me remercie d’avoir osé ce mouvement de vie…

Pour la suite de cette exposition, il encore trop tôt, notamment pour définir les suites aux multiples invitations qui se sont fait jour… Il me faut laisser tomber les bogues des châtaigniers pour observer les fruits qui se présenteront… Patience.

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