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En avril 2019 s’est tenue la deuxième édition de la Semaine d’Information sur la Santé Mentale (SISM) à Aubenas. A l’initiative du Réseau Santé Mentale Sud-Ardèche, un collectif de plusieurs structures et associations qui gravitent autour de ce sujet, ce projet piloté par l’IREPS Rhône-Alpes Auvergne a pour objectif de déstigmatiser la santé mentale à travers l’organisation d’évènements grand public (projection de film, conférence, spectacle, rencontres…) ou plus ciblés (action en milieu scolaire…).

Cette année, le réseau avait choisi de donner une suite au projet initié en 20017-2018 avec la photographe Alexa Brunet et qui avait permis de proposer une exposition photographique : D’AUTRES CLICHÉS SUR LA SANTÉ MENTALE qui a rencontré un grand succès, tant local que national… Alors que j’étais intervenu en 2018 au moment du vernissage de l’expo avec une conférence-rencontre autour du Burn-out, j’ai donc rejoint cette année Alexa Brunet dans un groupe d’une quinzaine de volontaires issus de plusieurs structures locales, et nous nous sommes réunis chaque semaine, de novembre 2018 à février 2019, pour élaborer ensemble une série d’autoportraits intimes. Les ateliers se sont construits autour de questions comme : Qu’est-ce que j’aime en moi ? Comment s’aimer dans sa différence ? Comment s’aimer au-delà du regard ou de l’indifférence de l’autre ? Car si nous sommes tous différents, nous partageons tous des qualités universelles. Les mots devaient tisser ce fil de soi, les photographies explorer les différentes facettes des personnalités de chacun.
Au-delà de ma participation au groupe, mon travail s’est structuré en plusieurs phases.

1- proposer des ateliers d’écriture pour faire connaissance et laisser émerger des éléments permettant à chacun d’imaginer son autoportrait…

2- travailler sur les titres des photos…

3- proposer un fil d’écriture qui permette d’incarner par un texte vivant et respectueux chaque personne.

Après près de 6 mois de travail, le résultat est l’ exposition « J’AIME DONC JE SUIS », composée de 17 photos grand format, accompagnées d’un livret avec tous les « portraimoignages« .

Ce travail a été pour moi très implicant et très enrichissant. J’ai noué des liens forts avec les personnes du groupe et cela a été l’occasion d’explorer de nouvelles possibilités de l’écriture. Cela étant, c’est un projet qui n’a pas été facile.
Sur le plan physique, d’abord, compte tenu de mes capacités physiques limitées (et du fait que je devais mette en œuvre un deuxième gros projet en parallèle).
Et sur le plan thématique : si je suis convaincu que la place de l’artiste est au cœur des projets car il peut transcender une approche technique en la bonifiant, concilier ma vision artistique aux objectifs pédagogiques s’est avéré laborieux dans la pratique… Il faut préciser que je porte personnellement une vision de l’identité très marquée : je la considère comme un poison. Et si je ne souhaite pas imposer cette vision à quiconque, je veille à permette qu’existe un champ de réflexion et de questionnement autour de cette thématique. Je crois en effet que nous sommes, individuellement et collectivement, malades de cette identification et que la solution ne passe pas par la valorisation de l’identité des personnes, quelles qu’elles soient, mais au contraire par leur accompagnement sur un chemin de désidentification pour expérimenter l’incarnation, dans la liberté de l’ici et maintenant. C’est à mes yeux non seulement le meilleur chemin de déstigmatisation, mais aussi le seul.

Cette expo s’est tenue tout au long du moins d’avril à la médiathèque d’Aubenas et devrait tourner dans d’autres lieux… (et bientôt consultable sur le site de l’Ireps…).

Merci à toutes les personnes qui ont permis à ce projet d’exister et pour leur confiance 🙂