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BILAN 2017

2017 est la troisième année de vie du livre vivant Burn-out : la fin du rêve. Ce début de nouvelle année est donc l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée mais aussi de ces 3 années qui constituent peut-être la jeunesse de ce livre…

Lire le bilan 2015
lire le bilan 2016

1- A RETENIR

Le bilan 2016 mettait plusieurs points en évidence.
– Le premier était que ma double stratégie de me passer des outils de marketing classiques de la chaîne du livre en misant sur le partage via les médias alternatifs, les médiathèques et les salons ou rencontres… s’avérait être un échec ! Et la conséquence était que Burn-out : la fin du rêve n’avait toujours pas eu l’occasion de rencontrer véritablement le grand public. Les ventes étaient faibles et la fréquentation du site internet basse…
– Le deuxième point était l’absence de réseau de partage, aussi bien réel que virtuel et la difficulté d’entretenir une actualité par rapport au temps, lent, de diffusion du livre d’une part, d’écriture et de production de la suite de l’autre…
– Le troisième point montrait la difficulté à continuer d’animer des temps de rencontre qui coûtaient de l’argent (logistique et déplacements) et en rapportaient peu ou pas (faibles ventes et absence de reconnaissances de lecture) et la nécessité de se limiter à des rencontres locales ou « efficaces »…
– Le quatrième point montrait que le pari du livre de se rémunérer sur les reconnaissances de lecture était une utopie. Le partage n’opérait pas sur le plan économique !

Compte tenu de ces éléments, j’avais établi une liste d’actions pour 2017 :

  • trouver des relais pour vendre le livre (biocoop, librairies…) ;
  • lancer un appel à partage médiatique ;
  • proposer aux personnes qui le souhaitent de parrainer le livre en le partageant dans leur réseau
  • réfléchir au maintien des rencontres
  • penser la suite de mon activité et définir des objectifs justes de rémunération…

Mais en réalité, j’arrivais au bout de ma stratégie de départ et me sentais comme dans une impasse… Un peu déçu et à court d’idée pour faire vivre cette aventure vivante…

2- LE REBOND

J’ai donc lâché un peu les rênes et l’étincelle est rapidement venue de la Biocoop de Valence courant janvier. Eric, son responsable, m’a proposé d’expérimenter la vente du livre dans son magasin. Au départ, j’étais contre la vente du livre en magasin. D’abord parce qu’il n’y avait pas de rencontre pour transmettre l’énergie de la démarche, ensuite parce que je n’avais pas prévu de marge pour le magasin dans le prix de revient de 10 €. Mais Eric m ‘a convaincu en me disant que j’étais intervenu dans son magasin pour créer le lien et qu’il ne prendrait pas de marge… C’était parti !
La Biocoop d’Aubenas a suivi en février en passant du système de prêt responsable, dans lequel les emprunteurs gardaient le livre et ne venaient pas récupérer leur caution de 10 € (ce qui revenait de facto à l’acheter) à la vente.

Après 4 mois d’expérimentation, il s’est avéré que les ventes dans ces 2 Biocoop fonctionnaient très bien : le livre semblait trouver son lectorat. J’ai donc eu l’idée de proposer à tous les magasins Biocoop où j’étais intervenu pour partager La fin du rêve de devenir relais-vente du livre. Ils ont tous accepté : Seynod (74), Tassin la demi lune et Saxe (69) puis Saint-Egrève en fin d’année…

3- CHIFFRES

Les ventes ont bondi en 2017, passant de 97 à 237 exemplaires.

La Biocoop de Valence a écoulé près de 50 exemplaires et Les Gatobio d’Aubenas plus de 110 exemplaires (soit environ 10 par mois) !

Les autres Biocoop relais ont quant à elles vendu beaucoup moins d’exemplaires pour plusieurs raisons. Essentiellement parce que l’emplacement du livre était moins visible et que le rayon livre ne constituait pas une activité significative dans ces magasins…

Ventes 2017 : 237 exemplaires papier (97 en 2016 et 197 en 2015)
+ 44 téléchargements du livre numérique (15 en 2016 et 146 en 2015).

Le paradoxe est que ces ventes en magasin relais ne créent pas de reconnaissance de lecture !

13 reconnaissances de lecture* (21 en 2016 et 42 en 2015) soit une reconnaissance de lecture pour 20 livres vendus.
La moyenne de ces contributions est stable à 16 € (17 € en 2016 et  14 € en 2015 pour une prévision initiale de 10 €).
Soit un total de 210 € pour 2017 (357 € en 2016 et 573 € en 2015).

Il y a eu 3 droits de garde (contre 6 en 2016 et 2015) pour un montant de 70 (160 € en 2016, 270 en 2015) soit une moyenne en baisse de 23 € (27 €en 2016, 45 € en 2015 pour une prévision initiale de 30 €).

La nouveauté 2017 était la vente d’affiches dans différents formats.
Seul le format carte postale a trouvé 5 acheteurs pour une somme modique de 25 €.

L’autre nouveauté fut le lancement d’un espace-temps de partage en septembre : LA RENCONTRE.
4 rencontres interpersonnelles ont été organisées en paiement libre.

Au final, ma rémunération brute liée au livre est de 304 €

* : Le faible nombre de reconnaissances de lecture m’avait incité à ne pas reconduire la procédure de suivi du courrier auprès de La Poste en 2017. Les reconnaissances de lecture engendrées par les 200 premiers ouvrages (comportant mon ancienne adresse) n’arriveront donc à bon port que si elles sont réalisées via le site www.burnoutlafindureve.fr

4- RENCONTRES

Conformément à mes résolutions 2016, j’ai limité ma participation à des rencontres locales ou intégrées à des déplacements personnels…

J’ai ainsi participé à :

– l’espace librairie du festival Les mots dégelés à Aubenas en mars (1 ex vendu) ;
– 3 rencontres Biocoop : Seynod à côté d’Annecy (74) en janvier, Voiron et Saint-Egrève (38) en octobre  – (16 ex vendus);
– une soirée de présentation organisée par les marins de la péniche l’Alizarine et leurs soutiens à Vals les Bains (3 ex vendus).

Michèle Geoffroy a gentiment intégré des livres à la bibliothèque des Rencontres de l’écologie (3 ex vendus).

Une année sobre qui a donné des résultats modestes mais concrets pour un investissement faible (les 3 rencontres en Biocoop ont été couplées à des déplacements personnels) permettant de libérer une faible marge pour les magasins relais ayant choisi de vendre le livre avec une rétribution…

 5- REVUE DE PRESSE

Aucun communiqué de presse envoyé, pas de contact avec des journalistes. 0 article.
J’ai envoyé via Facebook en janvier un appel à partage auprès des journalistes, qui a touché 73 personnes mais n’a rien donné.
1 page privée de Facebook a partagé le livre.

6- BIBLIOTHÈQUE

La bibliothèque de Ruoms (07) a acheté un exemplaire et payé un droit de prêt.
C’est la 8° bibliothèque publique à proposer le livre vivant en prêt gratuit (après Vals les Bains, Aubenas, Vallon-Pont d’Arc et Privas -07, Chevreuse -78 et La Rochelle -17).

7- COMMUNIC’ACTION

Salles de partage : j’ai envoyé via Facebook le 12 mars un post intitulé Salles de partage, invitant au partage de La fin du rêve dans les salles d’attente des thérapeutes, qui a touché 209 personnes. Difficile de savoir si cette communication a abouti à de nouvelles salles de partage… Elle a en tous cas permis de réalimenter plusieurs cabinets qui participaient déjà et montré que les étiquettes de ces affiches étaient emportées par des « patients » (alimentant les ventes en magasin relais et/ou les ventes/téléchargements sur le site ?)…

L’action de parrainage envisagée ne s’est pas concrétisée. Je n’ai pas senti que les conditions étaient réunies pour proposer cet outil.

8- GESTION

La limitation du nombre de rencontres a permis de limiter les frais logistiques alors que le nombre de ventes en hausse, dont une majorité sans commission, a permis de recouvrer un équilibre par rapport aux années précédentes.
La faible proportion des ventes par internet a limité le poste réservé à la commission (0.77% pour Paypal).

L’entrée en application de la CFE (contribution foncière des entreprises) d’un montant de 170 € grève également la situation.

Au final, le prix de vente réel du livre s’établit comme suit pour 2017 :

0,35 € d’exemplaires gratuits (8+5)
0.41 € de commission des 3 magasins Bioccoop
0.42 € pour les Rencontres
1,33 € de cotisations sociales
1,7 € de CFE
4,5 € de fabrication
1,6 € de frais divers (assurance, suivi adresse, ex gratuits, site internet, téléphone…
0,10 de commissions paypal,
0,10 € de frais d’envoi (grâce à l’intégration dans des trajets déjà prévus la plupart du temps…)

Soit environ 10,51 €. J’ai donc perdu 0.5 € par exemplaire vendu soit 118 € sur l’année.

Au final, ma rémunération nette annuelle 2017 est donc de 304 € – 118 = 186  € (17 € en 2016, 640 € en 2015).

Le stock de livres neufs est de 1451 ex. représentant une valeur de 6500 € d’investissement de départ à récupérer…

 10- ANALYSE

Les constats antérieurs restent valables. Le partage reste laborieux et un livre vendu semble faiblement partagé et donne exceptionnellement lieu à une reconnaissance de lecture. Pourtant, je reçois d’excellents retours de lecteurs qui ont accueilli la lecture du livre comme une véritable rencontre…

Les points positifs sont que les ventes sont reparties à la hausse, que le prix de revient du livre a été contenu proche des 10 € et surtout que la vente via les magasins relais m’a permis de me dégager du temps pour travailler sur la suite…

Les points de progrès sont que le livre reste peu connu, faute de relais médiatique et de participation à de grands évènements, que la vente via les magasins ne suscite pas de reconnaissances de lecture ce qui signifie que le Livre Vivant ne dégage aucune rémunération (l’objectif financier reste de recouvrer les frais de fabrication initiaux en vendant le stock). De plus, ce « modèle » des magasins relais est logiquement en perte de vitesse et il est difficile de trouver des magasins aussi dynamiques que Valence et Aubenas. Malgré l’arrivée de nouveaux magasins (St-Egrève et peut-être d’autres…), les Biocoop restent des lieux où la vente de livres est aujourd’hui marginale… Sur le plan de la communication, le réseau reste faible et Facebook semble amener peu de plus-value (en sachant que je refuse d’utiliser FB de façon commerciale en « boostant » mes messages…). A noter que le faible nombre de rencontres a limité cette année les rencontres humaines et les opportunités de nouveaux partages…

Pour la première fois depuis la publication du livre, je prends conscience que si je reste convaincu que la majorité des lecteurs sont touchés par leur lecture, un tout petit nombre d’entre eux en gardent un souvenir lumineux. Cela expliquerait le faible partage et l’absence de reconnaissances de lectures. Je n’avais pas pensé que la rétribution de l’auteur ne se ferait pas sur la base de l’émotion de lecture mais sur la base de la satisfaction du lecteur. Nuance…

Mais hop hop hop, voilà que je me pers en conjectures… Revenons aux faits.

Il est difficile de vivre de son écriture en-dehors des sentiers battus…

CONCLUSION

2017 restera comme une année contrastée.

2017 est la meilleure des 3 années en terme de ventes mais la pire en terme de rémunération ! Les ventes sont reparties à la hausse grâce à l’implication des Biocoop partenaires ! J’éprouve une grande reconnaissance pour leurs gérant(e)s et leurs équipes qui ont permis cela. Ce rebond n’aura cependant pas permis d’accéder au grand public via un partage médiatique ou un effet de bouche-à-oreille… Surtout, ces ventes ne créent pas de reconnaissances de lecture. Le partage n’opère pas de façon significative. La fin du rêve, en tant que proposition d’outil de rencontre et de re-création, est globalement ignorée. Les tentatives de créer de la valeur (pour pérenniser cette aventure) par la vente des affiches n’ont pas fonctionné. Pour l’heure, La fin du rêve reste une entreprise underground qui se faufile entre les murs d’un système rigide et dévitalisé et continue joyeusement sa route en-dessous des écrans radar…

Là où je me voyais comme un artiste travaillant à un projet global dont le premier acte, le livre vivant, portait le message d’une sentinelle sociale à ses contemporains… je ne vois aujourd’hui qu’une posture et une personne qui a écrit un livre que quelques centaines de lecteurs lisent, dont certains avec empathie, comme un simple témoignage d’un épuisé… Impossible de résorber le décalage entre ce que je crée et la façon dont cela est rejeté ou reçu ! Ma nature de partageur, patiemment défrichée et ciselée à travers un projet expérimental de partage créatif, est remise en cause. On ne se décrète pas artiste ; on est choisi par les autres… Je l’avais peut-être oublié. La vie me renvoie dans les cordes de l’errance.  Avec bienveillance et fermeté. Je comprends que le projet de chants contés, la suite du livre, est caduque. La proposition d’une pièce holistique ne rencontrera pas son public. Je sens qu’il me faut me recentrer. Loin des concepts. Loin des projets. Loin des révolutions. Se recentrer sur ce qui est tapi dans l’ombre. Ce qui permet de vivre en créant de la joie et de la monnaie. J’ignore ce que cela représente. Mais je fais confiance à la vie pour le découvrir au moment venu… Je ne suis pas ko. Je ne m’affole pas. Dans une certaine mesure, je suis même un peu soulagé. L’idée de repartir sur quelquechose de simple me convient. D’autant que cette stagnation en-dessous d’un plafond de verre coïncide avec la stagnation de mon état de santé qui reste handicapant. Je pensais que mon travail créatif me permettrait de me recréer et de guérir… Je vois bien qu’il s’agit davantage de l’accueillir ! Accueillir la réalité plutôt que vouloir la  modifier. L’accueillir pour se recentrer sur les priorités matérielles… Vivre son histoire plutôt que la mettre en scène…

Sans présager des opportunités que m’offrira cette nouvelle année, je vais donc tâcher de permettre au livre vivant de poursuivre son improbable chemin tout en expérimentant un équilibre personnel plus juste. Cela passera par l’acceptation de mon état de santé, la restructuration de mon travail autour de cet état en ciblant mes priorités sur ce qui me crée de la joie et la mise en œuvre de sources de rémunération solides. Le principe de réalité est ce qui s’impose. Je peux suivre mes aspirations sur les sujets où je suis autonome, je peux les partager au plus grand nombre pour le reste mais je ne peux pas les imposer… Et c’est bien comme ça.

Pour information, j’envisage en 2018 :

  • une diffusion plus large du livre à travers un plus grand nombre de magasins ;
  • de participer à quelques rencontres locales ou significatives sans gréver mon budget
  • d’accueillir les propositions de la vie
  • de simplifier mon champ créatif
  • de commencer à partager le livre avec des éditeurs pour lui envisager une seconde vie à compte d’éditeur…
  • de développer LA RENCONTRE. tout en continuant humblement mon joyeux élan créatif…

 

Merci à vous tous qui participez à cette aventure.

Belles rencontres pour 2018 !

Lumineusement

Stéphane

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