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BILAN 2016

2016 n’est que la deuxième année de vie du Projet 58 ; surtout, c’est la première année à peu près complète, après une année 2015 mouvementée… C’est donc l’occasion de faire un second bilan avant d’entamer la troisième année !

1- A RETENIR

Fort du bilan 2015, j’avais décidé en 2016 de :
1- mieux cibler les rencontres, coûteuses en argent, vers des évènements plus importants ou mieux adaptés ;
2- essayer de capitaliser les rencontres 2015 pour renforcer la notoriété, la crédibilité et la diffusion du livre ;
3- cesser de passer de l’énergie à partager le projet avec la presse puisque malgré mes efforts, les journalistes restaient froids par rapport au Livre Vivant, mais miser sur les rencontres directes avec les journalistes ;
4- développer le Livre Vivant auprès des médiathèques à travers l’opération 100 bibliothèques vivantes ;
5- développer d’autres aspects du livre, car je me retrouvais de moins en moins dans les rencontres « témoignages » (puisque j’évoluais…) comme la mise au point d’une exposition des 13 auto-portraits, la proposition auprès de certains médias de participer ou d’illustrer leurs dossiers..

1- ON VOUS RAPPELLERA…affiche-c

Il est très difficile de participer à un salon commercial avec ce projet vivant. A part quelques exceptions comme les Rencontres de l’écologie à Die ou le salon/rencontre Primevère à Lyon, qui m’a cette année ouvert ses portes pour me permettre d’accéder à l’espace librairie où le livre a reçu un accueil incroyable ! C’est pourquoi j’ai imaginé proposer d’encadrer les 13 auto-portraits et proposer un partenariat à de gros salons. Cela me semblait avoir du sens : l’évènement s’enrichissait d’un espace de rencontre proposant au visiteur de dépasser le faire autrement… tandis que je pouvais accéder au grand public pour partager mon travail.
Seul le salon On est bien ! à Annecy a osé accepter cette proposition qui restera comme un temps fort de l’année avec la dream team du collectif éphémère « Métartmorphose ! Pour les autres, malgré des avis favorables des chargés de projet notamment pour les salons Marjolaine à Paris ou Naturissima à Grenoble, les décideurs ont préféré vendre les m² ou accueillir des « animations positives » (on consomme plus quand on est « heureux » non ?). Au-delà de ces refus, l’expérience d’Annecy a été bouleversante car elle a démontré sa nécessité (auprès des personnes qui prenaient le temps d’entrer en relation avec les œuvres exposées) en même temps que sa difficulté (la plupart des personnes ne s’arrêtant pas…). et puis cette exposition et ce déplacement à Annecy ont eu un coût (environ 1000 €) qui n’a pas été amorti par d’autres évènements…
Burn-out : la fin du rêve n’a donc toujours pas eu l’occasion de rencontrer véritablement le grand public.

2- LE RESEAU ?

Difficile aussi de s’appuyer sur les rencontres passées. Tout va tellement vite aujourd’hui…
Il faudrait passer son temps à relancer les membres des équipes, et leur proposer des nouveautés en phase avec la demande des « pèlerins » ou de la notoriété… Bref, tout l’inverse du projet 58 ! La Happy Transition bat son plein et, à défaut d’aider les gens à se rencontrer, rapporte beaucoup d’argent. Il y a des codes, des personnalités, des incontournables, beaucoup de « concurrence », des experts… Difficile de rivaliser dans ces conditions. Il faudra revenir quand j’aurai réussi…

Côté réseaux sociaux, la nouveauté fût l’ouverture d’un compte Facebook en janvier. Mais en plus de ne pas être un expert de ce bidule, il faut passer d’abord par une page perso, ce qui filtre les rencontres, et ce n’est pas si facile d’intéresser un lecteur sans nouveau livre à venir… En plus, le partage d’une lecture aussi intime n’apparaît pas comme une évidence…

Par ailleurs, le réseau Biocoop a continué d’accueillir et partager avec bienveillance le Livre Vivant, notamment le Gatobio d’Aubenas, qui a permis de démarrer une dizaine de nouveaux voyages de lecture, et le magasin du Semnoz, près d’Annecy, qui m’a accueilli pour une journée riche de partage en novembre…

Enfin, les relais qui avaient partagé le livre en 2015 se sont un peu essoufflés ce qui se comprend. Pas facile d’aller au-delà de son entourage proche. Pas de nouveaux relais dynamique en 2016. La communication collaborative reste encore un concept.

3- LES MEDIAS

J’ai beau me désoler à chaque débat médiatique sur le burn-out d’entendre tellement de clichés, d’âneries ou de généralités… j’ai eu beau relancer les quelques journalistes qui s’étaient montrés intéressés par le projet et qui m’avaient demandé un exemplaire du livre… il n’y a rien à faire. Cela ne matche pas. Cela fait très populiste mais c’est vraiment ce que j’ai expérimenté et ressenti : il existe une sphère médiatique qui est complètement coupée de la réalité. Elle fonctionne avec ses propres règles, ses propres croyances, ses propres objectifs… qui ressemblent de plus en plus à ceux du libéralisme. Les médias prétendent être tous différents et ils m’apparaissent pourtant tellement semblables…
Pas de partage du livre mais pas non plus de réponse à mes propositions de partage des dessins ou de mon expérience. Le vide.
Sans écho médiatique, puisque j’ai décidé de me passer des relais commerciaux (fnac.com ou amazon…) : pas de visibilité sur le net ni dans le grand public. Le livre reste confiné dans l’anonymat.

4- 100 BIBLIOTHEQUES VIVANTES100bib2015ce

Nouvelle campagne, nouveau combat, nouvelle retraite. Décidément, c’est compliqué d’innover dans ce pays ! Et alors que le milieu des bibliothèques souffre de plein fouet des mêmes causes que celles qui alimentent le burn-out, sur le plan individuel comme collectif, les bibliothécaires continuent à servir ces schémas qui les asphyxient ! Les procédures d’appel d’offre, les prix bas de la chaîne du livre, le soutien inconditionnel aux éditeurs… Peu importe que tout cela participe de ce grand rêve dont le réveil est si douloureux… Peu importe que les livres achetés pour le prêt gratuit aux abonnés soient fabriqués à pétaouchnok avec du papier qui vient de forêts lointaines, qu’ils procurent une rémunération indécente à leurs auteurs et qu’ils soient vendus comme des boîtes de petits-pois, dont une grande partie partira à la poubelle… Tout va bien !
Je me suis donc résolu à suspendre cette opération qui me demandait tellement d’énergie pour un rejet, quoi que je puisse dire, systématique. C’est dans ce contexte que les établissements de Privas, La Rochelle, Vallon-Pont d’Arc, Vals-les-Bains ont malgré tout rejoint Aubenas et Chevreuse et je me réjouis que leurs lecteurs aient l’opportunité de rencontrer le Livre Vivant.

10 bibliothèques vivantes ?


La possibilité pour les bibliothèques de rejoindre le Projet 58 persiste donc mais se fera ponctuellement en fonction des rencontres…

5-RENTABILISER LE PARTAGE ?affiche-silhouetres-photo

Cela coûte de l’argent de développer des nouvelles propositions de partage.
La fabrication des affiches a coûté 500 €, celle de l’exposition également…
Mais comment vendre des affiches à des personnes qui découvrent l’expo, sous le coup de l’émotion ?
Il faudrait donc vendre les tableaux pour couvrir les frais de l’expo mais alors qui va les voir ? Cela n’a pas de sens !
Il faudrait donc faire payer l’exposition… Personne ne veut payer l’exposition. Les musées sont gratuits. Les musées ne sont pas intéressés par les Silhouêtres. Fermez la parenthèse. On m’a dit : « Partageur, ce n’est pas un métier, mais ça te va très bien » !
J’ai réalisé cette année trois diagnostics :
– l’être humain souffre du manque de partage ;
– l’art vivant permet à l’être humain de renouer avec le partage ;
– le partage ne se valorise pas.

6- CHIFFRES

IMGP3642Ventes 2016 : 97 exemplaires papier (197 en 2015)
+ une quinzaine de téléchargements du livre numérique (146 en 2015).

21 reconnaissances de lecture* (42 en 2015). La moyenne de ces contributions est de 17€ (prévision de 10 € et réalisation de 14 € en 2015). Soit un total de 357 € (573 € en 2015).

Il y a eu 6 droits de garde pour un montant de 160 € soit une moyenne de 27 € (45 € en 2015 et prévision de 30 €).

A noter l’absence de ventes d’affiches lors du salon à Annecy.
* : Le faible nombre de reconnaissances de lecture m’incite à ne pas reconduire la procédure de suivi du courrier auprès de La Poste. Les reconnaissances de lecture engendrées par les 200 premiers ouvrages (comportant mon ancienne adresse) n’arriveront donc à bon port que si elles sont réalisées via le site www.burnoutlafindureve.fr

7- RENCONTRES

grillesJ’ai participé en 2016 à :

– l’espace librairie du salon Primevère à Lyon en février ;
– au salon bien-être d’Artémare (01) en avril ;
– les rencontres nationales de la permaculture à Montbezat-sous-Bozon (07) fin août ;
– la première édition du salon On est bien! à Annecy en octobre ;
– 1 rencontre Biocoop : Seynod à côté d’Annecy (74) en octobre ;
– au Moi(s) en folie à travers la table ronde « Ecrire la folie »en Novembre ;

8- REVUE DE PRESSE

J’ai rencontré plusieurs journalistes lors du salon Primevère qui se sont montrés intéressés par le Livre Vivant et à qui j’ai confié un exemplaire (L’âge de faire, Kaizen) mais sans suite.
J’ai rencontré deux animateurs de Radio DWA cet été pour une longue interview informelle. Je n’ai pas eu connaissance d’une suite.

Résultat : un seul article dans la presse locale, suite à la table ronde « Ecrire la folie ». Un résultat proche de l’année dernière pour une énergie très limitée… mais une déception que les journalistes rencontrés n’aient pas donné suite…

9- GESTION

La limitation du nombre de rencontres a permis de limiter les frais logistiques mais le faible nombre de vente n’a pas permis de couvrir ces frais malgré des hébergements gratuits et des trajets combinés avec des déplacements personnels (ex. du salon d’Artémare : 540 km pour 6 ventes mais des rencontres enrichissantes…). C’est le cercle vicieux de la faible diffusion…
La faible proportion des ventes par internet a limité le poste réservé à la commission (0.77% pour Paypal).

L’entrée en application de la CFE (contribution foncière des entreprises) d’un montant de 170 € grève également la situation.

Au final, le prix de vente réel du livre s’établit comme suit pour 2016 :
5 € pour les Rencontres
1,33 € de cotisations sociales
1,7 € de CFE
4,5 € de fabrication
1,6 € de frais divers (assurance, suivi adresse, ex gratuits, site internet, téléphone…
0,10 de commissions paypal,
0,5 € de frais d’envoi (grâce à l’intégration dans des trajets déjà prévus la plupart du temps…)

Soit environ 15 €. J’ai donc perdu 5 € par exemplaire vendu soit 500 € sur l’année.

Au final, ma rémunération nette annuelle 2017 est donc de 517 € -500 = 17  €.

 10- ANALYSE

Le faible nombre de livres vendus s’explique par l’échec des choix alternatifs de diffusion.

  • le bouche à oreille reste confidentiel sur un sujet intime ;
  • l’opération 100 bibliothèques vivantes n’a débouché que sur 3 établissements supplémentaires (La Rochelle, Privas et Vals-les-Bains) en 2016 portant à 7 le nombre total de bibliothèques vivantes !
  • l’absence de relais médiatique rend le site site www.burnoutlafindureve.fr invisible.
  • l’impossibilité d’accéder à des salons grand public (refus du partenariat) confine le livre à l’anonymat
  • la diminution du nombre de rencontres « petit public » à cause de leur coût restreint les ventes directes.

Le nombre de reconnaissances de lecture reste faible mais stable (ordre de 1 reconnaissance pour 5 ex papier vendus).

Ce marasme quantitatif n’empêche pas un succès qualitatif. L’accueil du livre est très bon, les retours de lecteurs confirment que La fin du rêve propose une expérience originale qui interpelle, le montant des reconnaissances de lecture est en augmentation…

Restent les difficultés relatives au mécanisme du Livre Vivant. Il est fréquent d’entendre un lecteur enthousiaste vous confier qu’il conserve précieusement le livre sur sa table de chevet (au lieu de le faire passer), un autre vous féliciter pour l’écriture du livre qu’il a, lui, bien fait passer (mais il n’a pas pensé à rétribuer l’auteur) ou un autre vous dire qu’il a toujours le livre depuis des mois qu’il l’a acheté mais n’a pas encore trouvé le temps de le lire…

A noter que depuis quelques mois, le nombre d’ouvrages et de sources d’informations (articles, blogs, émissions TV…) sur le burn-out se multiplie significativement sur un segment traditionnel qui consiste à proposer des analyses et des solutions et qu’il n’est pas impossible que cette « offre » rende l’expérience du Livre Vivant moins « attractive » pour les personnes en questionnement sur le sujet…

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2016 restera comme une année contrastée pendant laquelle un gros travail aura été fourni pour partager le livre mais avec un résultat médiocre et en repli par rapport à 2015, année déjà décevante sur le plan quantitatif… L’accueil du livre reste pourtant très positif mais se heurte à une triple difficulté : la difficulté d’accéder aux évènements grand public, la difficulté à mobiliser des personnes dans les rencontres et la difficulté d’intéresser les médias ou les réseaux d’information…
L’exemple type reste celui des Rencontres de la permaculture ou seule une poignée de personnes sur les 200 visiteurs sont venues à la rencontre du Livre Vivant lors d’une journée dont le programme des animations était très dense. On retrouve ici la dichotomie entre le gratuit du partage et le payant du commercial… Autre expérience au salon On est bien ! à Annecy lors de la mise en œuvre de l’exposition des Silhouêtres. 2500 visiteurs et combien se sont arrêtés sur l’expo ? 50 ? 100 ? J’ai vendu 9 livres sur le week-end avec 9 belles rencontres… C’est cette fois la dichotomie entre la thérapie et la transition heureuse qui opère…
A l’instar du film Captain fantastic, les passerelles entre l’ancien monde et le monde alternatif sont actuellement improbables…
Quel espace pour le partage ? Le partage, clef de voûte de la transition et de l’incarnation ne se formalise ni ne se valorise. A l’heure de la transition d’une part, de l’économie dite « collaborative » de l’autre, c’est un peu fou mais c’est ainsi.
L’absence de modèle économique interroge la poursuite du Projet 58.

Pour 2017, troisième année de vie de La fin du rêve, je vais donc tâcher de faire évoluer ma stratégie :

  • trouver des relais pour vendre le livre (biocoop, librairies…) ;
  • lancer un appel à partage médiatique ;
  • proposer aux personnes qui le souhaitent de parrainer le livre en le partageant dans leur réseau
  • réfléchir au maintien des rencontres
  • penser la suite de mon activité et définir des objectifs justes de rémunération…

Je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui participent à cette expérience humaine et cette aventure éditoriale.
Vous êtes les explorateurs du XXI° siècle.

 

Cet article déjà trop long devrait donc s’arrêter là…
Mais ce serait passer à côté de l’essentiel.
L’essentiel, ce ne sont pas ces chiffres, c’est de prendre du plaisir à travailler, c’est de se laisser porter par le courant de la vie plutôt qu’aller contre, c’est arriver à créer ou participer à une dynamique humaine… Et comme la bougie sur la couverture du bouquin, la dynamique en jeu est trop faible…
Mais je pense à ce moment aux lanceurs d’alerte, qui ont fait l’actualité de l’année passée… Quel drôle de prédicament que celui du lanceur d’alerte ! Alors qu’il révèle à sa communauté des éléments essentiels à sa survie, voilà qu’il perd son travail et se retrouve « grillé » dans son secteur d’activité, en plus d’être poursuivi par la justice… Mais là n’est pas le plus grave. Le plus grave, c’est la gêne, voire l’indifférence, qu’éprouve le corps social devant lesdites révélations. Alors que le lanceur d’alerte, après une prise de conscience salutaire, pensait rendre service à sa communauté en dévoilant les dessous du système, voilà qu’il découvre qu’en réalité il dérange ! En révélant un problème, en réalité intégré et tacitement accepté de tous, il devient, inconsciemment, le problème. Et il est bien plus simple de faire disparaître un lanceur d’alerte que le problème qu’il dénonce. Surtout si chacun a l’impression d’être dénoncé à travers cette alerte… Le lanceur d’alerte ne doit donc pas révéler un scandale pour faire changer la situation mais pour permettre que cette situation change. La responsabilité du changement incombe à chacun. C’est une énorme différence.
Considérer le Projet 58 sous l’angle des chiffres, c’est se heurter à un absurde échec. Mais l’appréhender sous l’angle humain, c’est une aventure vivante qui participe pleinement de ma métamorphose !

La vie n’est pas un combat ; c’est une joyeuse présence au monde !
Je vais donc surtout tâcher dès maintenant d’agir en présence, dans la joie et la simplicité…

Je vous souhaite à tous une année 2017 vivante.

Stéphane

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